« Fabrique du genre : orientation, sélection, reproduction sociale »

Organisée par la FERC le 7 juin dernier, cette journée d’études a réuni une soixantaine de camarades autour des sociologues Séverine Depoilly et Prisca Kergoat pour échanger sur les biais qui entrent en jeu dans l’orientation.

Séverine Depoilly a démontré l’incapacité de l’institution à visibiliser dans la filière SSP (Soins et services à la Personne) la technicité de ce qui est enseigné (utilisation du corps, de matériel de la vie quotidienne) et donc à reconnaître la qualification et à y faire correspondre un salaire.

Cette démonstration a trouvé écho dans la présentation de l’étude IRES/CGT sur les métiers du soin et du lien aux autres, ultra féminisés, qui met en exergue l’absence de prise en considération de ces gestes techniques. In fine, à niveau de diplôme et qualification égal, on aboutit à un creusement des inégalités salariales entre femmes et hommes.

De son côté, Prisca Kergoat est revenue sur ses recherches sur l’indocilité des élèves de lycée pro, à travers l’exemple d’élèves, majoritairement des filles, dans les filières du soin. Si elles disent avoir choisi cette filière afin d’être utiles à la société, rentabilisant leur condition féminine, elles font également part de leur difficulté à gérer des soins, des toilettes, mettant en avant leur jeune âge plutôt que d’interroger la division sociale et sexuée du travail ou leurs conditions d’exercice.

La journée a également permis de rappeler l’absence de prise en compte par nos ministères de tutelle des violences sexistes et sexuelles subies par nos élèves lors de leurs stages.

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