Des réformes illégitimes qu’il faut abroger !

Le « choc des savoirs » doit finir dans les poubelles de l’Histoire !

Lancées en décembre dernier par G. Attal alors ministre de l’Éducation Nationale, les mesures constituant le « choc des savoirs » ont fait l’effet d’une bombe. Après une forte mobilisation des personnels et des organisations syndicales, notamment contre les groupes de niveaux au collège, et une défaite électorale du camp présidentiel, le gouvernement a dû revoir ses ambitions à la baisse. Les groupes de niveaux ont été affaiblis en groupes de « besoins » dont la constitution, éventuellement différée, varie beaucoup d’un collège à l’autre. Si certains collèges appliquent à la lettre l’esprit initial de la réforme, la majorité forme des groupes hétérogènes pour éviter le tri social des élèves. Mais quelle que soit la configuration choisie, qui dépend souvent du niveau de contestation et de mobilisation locales, ces groupes cassent le groupe classe et engendrent des contraintes organisationnelles et parfois même pédagogiques.

Dans le 1er degré, le « choc des savoirs » se traduit en cette rentrée par l’obligation étendue à tous les niveaux entre le CP et le CM2 de passer des évaluations nationales qui, si elles peuvent constituer un choc pour les élèves, ne leur permettent en aucun cas de construire des savoirs. La finalité de ces évaluations est apparue clairement avec les groupes au collège en maths et français et les projets de nouveaux programmes pour les cycles 1 et 2 dans ces mêmes matières : d’une part trier les élèves selon leurs « besoins » (ou niveaux) dans ces matières dites « fondamentales », d’autre part servir de prétexte à la prescription de méthodes pédagogiques contre la liberté des enseignant·es en ce domaine. Le gouvernement prévoyait d’étendre l’obligation de faire passer de telles évaluations à toutes les classes de collège mais il a reculé, de la même manière qu’il a reporté la mise en œuvre des nouveaux programmes et des manuels labellisés.

Parmi toutes les mesures réactionnaires du « choc des savoirs », une dernière qui a été annoncée « gelée » par la ministre démissionnaire Belloubet est l’obligation d’avoir le DNB pour entrer en seconde, à travers la création d’une classe « prépa-seconde ». Lancées cette année dans un lycée par département avec des élèves volontaires, ces classes sont loin de faire le plein : dans certains départements elles n’ont même pas ouvert faute d’élèves. Dans les autres, elles accueillent essentiellement des élèves n’ayant pas eu d’affectation en seconde, y compris des élèves ayant le DNB. Si l’on ajoute à cela l’absence de programme et une organisation très floue des enseignements, avec notamment 7h d’enseignements « méthodologiques et préparatoires à la 2nde GT ou pro », cette classe ressemble plutôt à une salle d’attente pour les élèves non affecté·es.

Des mesures affaiblies, reportées ou gelées, menées par un gouvernement ayant perdu aux élections législatives : le « choc des savoirs » a du plomb dans l’aile. Il doit être immédiatement et définitivement abandonné !

L’aménagement de l’année de terminale Bac pro

Les dernières mesures de la réforme Macron-Grandjean du lycée professionnel s’appliquent cette rentrée.

Les élèves de terminale Bac Pro devront se positionner sur le « parcours Y ». Ils et elles devront choisir entre des semaines de PFMP supplémentaires (des stages en entreprises gratifiées, avec un suivi, mais pas d’évaluation ou le parcours « poursuite d’études »). Bien, évidemment avec cette gratification, le choix n’en est pas un pour les élèves !

La fin de l’année de Terminale Bac Pro est désorganisée ! Les épreuves ponctuelles sont anticipées à la mi-mai (mais sans allégement de programme). Les élèves partent en entreprise, reviennent en quelques jours préparer et passer des oraux. Cette dérégulation ne doit pas servir de prétexte à une annualisation : le statut nous protège, les obligations de services, les VS signées à la rentrée s’appliquent !

Dans les réunions de prérentrée en LP, on peut entendre la description des dispositifs qui sont généralisés. Par exemple, « Ambition Emploi » est présenté comme un dispositif contre le décrochage scolaire. En réalité des boîtes d’intérim viendront directement dans le LP rencontrer des élèves sans solution ! C’est l’organisation de la précarité et d’une sortie de l’école ! Ce dispositif est symptomatique de la réforme : faire rentrer les entreprises et « France Travail » dans les établissements pour fournir rapidement aux entreprises de la main d’œuvre sans plus aucun projet émancipateur.

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