Rentrée chaotique dans l’Essonne
En Essonne, dans le 1er degré, c’est 475 contractuel·les qui sont recruté·es dont 130 nouveaux contrats. Pour mettre « un enseignant devant chaque classe à la rentrée », la DSDEN « puise » dans les moyens de remplacement, la brigade, pour garantir l’accueil des élèves… On a assisté lors de la rentrée à une multiplication des opérations de comptage dans les écoles. Elles ont donné lieu à 19 ouvertures de classes et à 10 fermetures.
Dans notre département, il manque au moins 600 places en établissements spécialisés (IME, ITEP, EREA…). La DSDEN n’arrive pas à recruter suffisamment de médecins scolaires (il en manque 17 sur le département) ni d’AESH. Mais ils font preuve d’une imagination débordante pour réduire les besoins. La DSDEN est persuadée d’être plus experte que les professionnel·les de la MDPH : il faudrait moins de notifications individuelles et plus de notifications collectives. En CSA-D, l’administration fait une conclusion tout en cynisme : le manque d’AESH va permettre de favoriser l’autonomie des élèves en situation de handicap et de ne pas être trop à l’étroit dans les classes..
Résultat, la rentrée s’avère encore une fois, chaotique. Les remontées du terrain sont alarmantes : classes surchargées, postes non pourvus, manque d’AED et d’AESH et bien sûr comme tous les ans depuis quelques temps : des élèves de 3ème sans affectation en seconde en LP, des élèves de 2nde sans place en 1ere STMG qu’on force à redoubler.
Au lycée Doisneau à Corbeil-Essonnes, ce fut un faux départ. Après avoir reçu leurs emplois du temps dans la nuit, les élèves découvrent des horaires intenables : début des cours à 7h30 et fin à 19h, des pauses méridiennes de 20 minutes voire pas du tout etc. A cela s’ajoutent 83 élèves de STMG supplémentaires sans moyens alloués et un bâtiment soi-disant rénové pendant les vacances qui prend l’eau dès le premier jour de pluie. Les enseignant·es ont alerté leurs syndicats et la DSDEN dès la prérentrée, et devant l’inertie des services de l’éducation nationale, ils et elles ont fait un jour de grève afin d’obtenir le report de la rentrée. Reçu·es en audience d’urgence à la DSDEN, les enseignant·es ont obtenu gain de cause et la rentrée a été reportée de quelques jours, les EDT doivent être refait d’ici la Toussaint.
RASED du 92 : non à la pénurie !
Clé de voûte de l’école inclusive en milieu ordinaire, de nombreux Rased ne sont pas complets sur le département des Hauts-de-Seine. Et ce sont les enseignant·es spécialisé·es en charge de l’aide relationnelle (ancien·nes maitre·sses G) qui manquent le plus à l’appel, puisque 21 postes ne sont pas pourvus les concernant. Pourtant, en ces années post-covid et face aux problématiques des écrans et des crises (sociale, écologique, du logement, de remplacement dans les écoles…), de plus en plus d’élèves auraient besoin de bénéficier de l’aide de ces enseignant·es. Mais seulement 2 enseignant·es seront formé·es cette année pour cette spécialité.
En ce qui concerne l’aide à dominante pédagogique (ancien·nes maitre·sses E), de nombreux postes sont occupés par des jeunes enseignant·es faisant fonction qui ne peuvent souvent faire que du « Plus de maitre que de classe » amélioré, loin des missions spécialisées du Rased.
Enfin, le nombre d’heures de la formation initiale a diminué depuis l’instauration du CAPPEI, et les personnels ont du mal à bénéficier des 100 heures de formation supplémentaires à effectuer dans les 5 années qui suivent la certification.
C’est pourquoi nous réclamons un plan conséquent de départ en formation des personnels et une réforme de la formation de l’enseignement spécialisé.
États généraux de l’Éducation dans les Yvelines
L’intersyndicale de l’éducation des Yvelines CGT-FSU-CFDT-UNSA-SUD lance une vaste campagne de recensement des besoins sur le département. Nous nous retrouverons à Versailles le 12 novembre pour une restitution et la construction d’une plateforme revendicative qui servira de base à une future mobilisation en amont des DGH.
Au rectorat, une rentrée toujours aussi difficile
Pour les personnels administratifs du rectorat, la rentrée 2024 aura malheureusement confirmé les tendances lourdes des années passées.
À nouveau, nombre d’équipes sont surchargées de travail en raison de postes vacants, faute de nominations : en DPE par exemple, des gestionnaires se voient aujourd’hui confier des portefeuilles de plus de 600 dossiers ! Les recrutements de contractuel·les, difficiles lorsque le SMIC proposé ne permet pas de se loger seul·e en Île-de-France, ne résolvent rien et alourdissent le travail de formation au quotidien, parfois confié par une hiérarchie sans vergogne à des collègues de catégorie C !
Aucune amélioration n’est en vue : des équipes de gestion sont fusionnées en DPE pour faciliter la redistribution du travail en cas de non-remplacement. Et les suppléances seraient maintenant budgétairement « contingentées » : inutile désormais d’espérer le remplacement d’une collègue en congé maternité !
Alors que les collègues de la DPATS souffrent toujours des malfaçons de RenoiRH, toutes les divisions de gestion attendent, depuis bientôt deux ans, la livraison d’outils censés faciliter le traitement de certaines tâches. Les entreprises prestataires à qui la conception de ces outils a été confiée encaissent l’argent public, mais rien ne vient !