Échos des départements

78 – États généraux de l’éducation dans les Yvelines

À l’appel de l’intersyndicale de l’éducation des Yvelines (CGT, FSU, SGEN-CFDT, SUD et UNSA), une centaine de collègues s’est réunie mardi 12 novembre au lycée Marie Curie de Versailles à l’occasion des États Généraux de l’éducation dans le département.

Faisant suite à la campagne de recensement des besoins menée durant toute la première période, cette journée a permis aux collègues d’échanger sur leurs conditions de travail, les conditions d’études et d’accueil des élèves et plus globalement sur l’état de l’École dans les Yvelines. Les travaux en ateliers ont permis l’élaboration de revendications  communes pour améliorer à l’échelon départemental notre service public d’éducation.

Afin de pouvoir assurer correctement nos missions, nous exigeons, entre autres, le recrutement de :

  • 1 600 professeur·es des écoles supplémentaires ;
  • 150 ATSEM ;
  • 2 400 professeur·es de collèges et lycées supplémentaires ;
  • 200 CPE et 400 AED ;
  • PysEn, infirmier·ères, assistant·es des services sociaux, médecins, AESH.

Télécharger l’ensemble des revendications

L’intersyndicale a déposé un préavis de grève départemental le mercredi 4 décembre et sollicité une demande d’audience auprès du nouveau DASEN. Elle a appelé l’ensemble des collègues à, d’une part, se réunir en assemblée générale devant la DSDEN pour décider des suites du mouvement et, d’autre part, participer massivement à la première journée de mobilisation nationale du 5 décembre.

91 – Tout·e élève qui fait le choix de l’École publique doit avoir une place dans un lycée public !

Depuis plusieurs années, dans l’Essonne, des centaines d’élèves se retrouvent sans classe à la rentrée. Les investissements de la région ne sont pas à la hauteur de la pression démographique du département. Dans l’Essonne, depuis la rentrée 2016, les lycées publics accueillent 5 920 élèves en plus, alors que seulement 2 800 places ont été créées. La région n’assume pas ses responsabilités de financement des lycées publics, mais finance spontanément et généreusement des établissements privés, comme Stanislas. Pour affecter tous les élèves, l’Inspection Académique de l’Essonne bricole. Par manque de place, on propose des redoublements à des élèves qui ont reçu des avis favorables au passage en conseil de classe. La DSDEN sature les classes avec un passage de 30 à 32 élèves des classes de 2nd Bac Pro tertiaire et à 36 des 1ère STMG.

L’année dernière déjà, le rectorat avait fait le pari du décrochage scolaire pour offrir une place à chaque élève en assumant pratiquer le « surbooking » ! Des pressions sont aussi exercées sur les familles pour forcer l’orientation vers l’apprentissage ! Nouveauté cette année, le Rectorat de Versailles annonce la mise en place d’une convention avec l’enseignement privé sous contrat pour proposer des places dans des lycées privés à des élèves du public en attente d’affectation. Le coût de cette scolarisation dans le privé est entièrement pris en charge par le rectorat. Cette convention doit être dénoncée immédiatement ! L’argent public doit d’abord permettre des ouvertures de places dans les lycées publics !  Il est nécessaire d’ouvrir des classes dès la préparation de la rentrée 2025. Nous exigeons un réel plan d’urgence pour l’Essonne, avec la construction de lycées à taille humaine .

92 – Contre la fermeture de l’école Malraux (Courbevoie), coup de poignard porté à la communauté éducative et au quartier

Après une concertation préalable de deux ans qui visait à rénover l’école Malraux, la Mairie de Courbevoie a décidé lors de la rentrée 2024, brutalement et sans aucune concertation, de ne pas la reconstruire et de répartir ses élèves dans les autres écoles de la commune.

Rappelons que l’école Malraux, située au bas de l’esplanade de la Défense, est placée en zone violence et que le quartier, populaire, est laissé à l’abandon depuis plusieurs années et tend à se vider de son tissu social. Fermer Malraux revient à ignorer le rôle majeur que cette école joue dans ce quartier isolé.

En outre, les propositions de répartition des élèves sur les différentes écoles du secteur ne sont pas non plus satisfaisantes : manque de locaux, dégradation des conditions d’apprentissage des élèves et des conditions de travail des personnels, dégradation des conditions d’accueil sur les temps périscolaires, mise à mal de la mixité scolaire… De toute évidence, la mairie de Courbevoie préfère promouvoir, en lieu et place de cette école, la construction prochaine de l’Ecole Européenne qui accueillera les enfants des cadres de la Défense et pas du tout les jeunes courbevoisien·nes.

La CGT tient à rappeler que la fermeture de l’école Malraux n’est pas une fatalité, mais un choix politique. Dans un contexte national d’économies budgétaires, nous voyons encore une fois que le service public d’éducation et la conservation des lieux de solidarité devient la variable d’ajustement des politiques libérales.

Continuons la mobilisation et rassemblons le plus largement possible pour sauver l’école Malraux ! Signez la pétition !  https://chng.it/fjt8xLv6Ms

95 – Fouilles et contrôles d’identité devant les lycées

Ces dernières semaines, la préfecture du 95 a organisé des actions de fouilles et de contrôles devant des lycées du Val-d’Oise, avec comme motivation la « pédagogie » selon le #hashtag présent dans toutes leurs publications. Décidément, nous n’avons pas la même définition de la Pédagogie !

Nous défendons l’École comme un lieu émancipateur. Nos établissements ne sont pas imperméables aux violences de la société et ils en sont, hélas, trop souvent les témoins. Néanmoins, la présence de la police ne règle pas les problèmes, au contraire. Nos élèves subissent déjà trop souvent l’arbitraire policier dans leurs quartiers (contrôle au faciès, violences, etc.). Venir à l’école les extrait parfois d’une réalité sociale faite de précarité, de rejets, d’assignations, et permet aux jeunes de nouer des liens différents et de dialoguer plus en profondeur sur les problèmes de société. Pour preuve, les échanges entre les travailleuses et travailleurs de l’éducation et les jeunes sont bien moins violents que quand il s’agit des forces de l’ordre.

La présence de la police devant les établissements est dès lors contre-productive car elle tend l’atmosphère que beaucoup d’éducateurs·trices cherchent au contraire à apaiser. Tout cela enrobé d’une campagne de communication d’un cynisme sans fond « Pédagogie-Tranquillité ».

Nous ne nions pas les violences qui existent au sein de nos établissements, mais nous défendons une école de l’émancipation, bien éloignée des mots d’ordre sécuritaires, dont l’unique but est de faire croire à une frange de la population qui se coupe de sa jeunesse populaire que les « jeunes/voyous » sont sous contrôle. Notre école de l’émancipation doit passer par un projet collectif et émancipateur. C’est tout l’enjeu de notre engagement syndical.

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