Non tit’ : toujours une mauvaise communication et du mépris

Entre avril et juin 2023, la CGT Éduc’Action de l’académie de Versailles a soumis un questionnaire aux agents non titulaires de l’académie pour faire le point sur leur situation. 138 contractuel·les ont répondu (notamment 96 enseignant.e.s des 1er et 2nd degrés).

L’entrée dans le métier

1/3 des répondant·es ne sont pas satisfait·es de leurs conditions d’intégration et d’exercice.

.Je fais ce métier par plaisir suite à une reconversion professionnelle et je ne m’attendais pas à de la maltraitance RH

Les premières difficultés rencontrées se trouvent dès la signature du contrat : retards, parfois de plusieurs semaines, incohérences dans la rédaction du contrat, dé-placements inutiles…

À la signature du contrat, je ne connaissais pas le montant exact de ma rémunération

L’affectation souffre du manque d’anticipation, des changements fréquents d’établissement et de la distance parfois importante entre le domicile et l’établissement.

J’ai demandé à rejoindre un lycée à 800 m de chez moi où un poste est disponible. Je suis actuellement affectée à 2 h de route de mon domicile

Sentiment de frustration, de servir uniquement à boucher les trous… 

La prise en charge administrative

Malgré plus de 6 ans d’ancienneté dans l’Éducation nationale, environ 1700 € net… 

Plus de 40 % des répondant·es sont insatisfait·es de la gestion de la paie :

  • retards de paiement divers, jusqu’à 3 mois, entière-ment imputables à l’administration
  • absence d’évolution salariale
  • niveau de rémunération trop bas
Payée 3 mois plus tard…

L’arrivée dans l’établissement

L’accueil des équipes pédagogiques est plutôt bien ressenti, mais 1/4 des répondant·es témoignent d’un sentiment de manque de considération de la part de la hiérarchie. Des situations ressenties comme du harcèle-ment moral sont mêmes dénoncées.

Le directeur considère que les contractuels n’ont pas leur place dans un établissement classé REP. Attitude très hostile dès mon arrivée… 

Un peu plus d’un quart des répondant·es regrettent l’imposition d’emplois du temps mal adaptés à leur situation personnelle, avec parfois une gestion complexe entre plusieurs établissements…

On est livré à soi même

3 écoles, 2 circonscriptions, 4 niveaux, en 4 jours ça fait beaucoup

Sur la question du matériel, on retrouve pour 45 % des sondés des problèmes qui ne sont pas propres aux contractuels (budget, recours à du matériel personnel, gestion des clés…)

Il faut réclamer tout : les codes, clés, accès, etc. 

L’accès à l’information

Des problèmes d’information sont évoqués à tous les niveaux : gestion du contrat, de la paie, communication dans l’établissement, formation…

Énormément de plateformes, je m’y perds… 

La formation

Pas de formation, nous arrivons sur le terrain et c’est à nous de nous adapter 

Les réponses montrent une forte attente des contractuel·les sur la question de la formation. Un accompagnement externe n’a été réalisé que pour 31 % des répondant·es. Ces dispositifs ne répondent à aucune cohérence académique mais ils sont appréciés par 88 % des répondant·es.

Je me suis retrouvé inscrit dans une formation appelé « magistère » avec 2 jours en présentiel et beaucoup de choses à faire en ligne. J’ai pas trop compris ce que c’était ! 

Lorsque un tutorat est effectué, il est plutôt apprécié (60 %). Malheureusement, les tuteur⋅trices ne sont pas formé·es et il n’existe pas de processus académique harmonisé.

J’ai eu un tutorat pendant 2 mois… après 7 mois déjà dans le métier

J’aurais apprécié avoir un tutorat en interne afin de ne pas travailler à l’aveugle

Tutorat ??? 

Le renouvellement de contrat

Lors de l’enquête, presque 1/5 savait son contrat non-renouvelé. Ces non-renouvellements sont majoritairement du fait du rectorat : parfois, la simple réaffectation d’un titulaire justifie le non renouvellement à l’issue du contrat.

L’arrêt du contrat peut être aussi une décision personnelle de l’agent suite aux mauvais traitements subis pendant le contrat.

On m’a refusé mon renouvellement, car j’ai demandé un congé parental

Les disparités dans les conditions d’accueil et de formation des non titulaires montrent que le rectorat a encore des efforts à faire pour intégrer les non titulaires et respecter leurs conditions de travail. La CGT est à leurs côtés pour faire valoir ces revendications, ainsi que leur titularisation sans condition de concours ni de nationalité (et dans l’immédiat la garantie de réemploi) et des grilles de salaires alignées sur celles des titulaires.

Gregory Marchand
Élu CCP Non-titulaire

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