À l’appel d’une intersyndicale unitaire, les personnels des lycées professionnels étaient appelés à la grève le 12 décembre pour s’opposer à la réforme Macron-Grandjean. Plus de 2500 collègues se sont retrouvé-es au sein de la manifestation parisienne, soit 1 PLP sur 5 en Île-de-France, avec une forte présence des sections de la CGT Éduc’action. La manifestation dynamique a marqué notre volonté de défendre la voie professionnelle sous statut scolaire.
La mobilisation massive à partir du 18 octobre 2022 avait permis de faire reculer partiellement le gouvernement sur l’allongement de la durée de stage. Cependant, le projet d’aménagement de l’année de terminale reste profondément néfaste. En effet, les élèves seront soumis à un calendrier démentiel avec des épreuves anticipées à la mi-mai. Puis, ils auront le « choix » de 6 semaines de ce parcours diversifié, soit par des PFMP gratifiées, soit par de la préparation à l’enseignement supérieur. Ce choix en est-il vraiment un ? Les élèves issu·es de milieu défavorisé seront peut-être enclins à choisir les PFMP pour la gratification et ce, même s’ils ou elles ont l’intention de poursuivre dans l’enseignement supérieur.
Le ministère a concédé quelques aménagements sur les marges de sa réforme, mais il maintient la philosophie globale, proche de la loi « plein emploi » : fournir rapidement de la main d’œuvre aux secteurs « en tension » sans jamais poser la question des conditions de travail et de salaires. Il est indispensable d’inscrire la lutte dans la durée, de faire du lieu de la formation professionnelle, l’école ou l’entreprise, un enjeu de société.
La mobilisation a permis limiter les pertes d’heures, mais les élèves voient leurs horaires réduits de 170 heures. Les DGH en janvier seront donc le prochain temps fort de la lutte. Il faut aussi inscrire la bataille contre la casse des lycées professionnels dans une riposte d’ampleur au sein de l’éducation contre l’offensive réactionnaire que représente l’École selon Attal. L’assemblée générale du 12 décembre 2023 a proposé de mener des actions spécifiques des lycées professionnels lors de la prochaine journée de mobilisation dans l’éducation.
Yannick Biliec
secrétaire général CGT Educ 91