Animée par le Centre Hubertine Auclert et proposée par l’École Académique de Formation Continue (EAFC), cette journée a réuni environ 300 collègues des trois académies franciliennes et s’est articulée autour de quatre axes que nous résumons ici de façon très brève mais que nous développerons lors de notre prochaine réunion le vendredi 9 décembre.
La sanction
Le système de sanction mis en œuvre dans le second degré vient renforcer chez les adolescent·es les codes de la construction actuelle de la virilité. Loin d’être réellement éducative, en dépit de ce qu’affiche l’administration depuis 2014, elle relève d’un rite différenciateur de sexe que les garçons utilisent pour construire leur virilité. Plaisir pris dans la transgression, besoin de se démarquer de tout ce qui est associé au féminin, acquisition d’un statut de supériorité vis-à-vis des pairs, acquisition d’un public, notamment féminin… le passage à l’acte et la sanction appliquée méritent d’être analysés sous le prisme des conduites sociales.
La transidentité
Si l’identité de genre fait maintenant partie du droit positif français et ne peut plus être remise en question, l’accueil des élèves en parcours de transition dans nos établissements est encore un sujet problématique. Outing forcé, mé-genrage, refus d’utiliser le prénom d’usage, absence d’espace d’intimité… « la scolarisation inclusive de tous les enfants, sans aucune distinction » (Code de l’Éducation, art. L111-1) et la « meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire » (circulaire du 29/09/2021) sont des combats qu’il faut poursuivre.
L’orientation
L’enquête longitudinale menée dans cinq lycées franciliens par le centre Hubertine Auclert sur les freins à l’accès des filles aux filières informatiques et numériques souligne l’impact de la question du genre sur les processus et choix d’orientation.
Les résultats de cette étude confirment d’une part que les projections des élèves restent fortement structurées par des représentations genrées du monde du travail et d’autre part que le lycée joue un rôle prépondérant dans l’accentuation des inégalités de genre.
La reconnaissance institutionnelle
L’administration engage à compter de cette année une politique de labellisation égalité filles-garçons des établissements scolaires du second degré. Si le discours vise l’encouragement et la diffusion de ce qui est qualifié de « bonnes pratiques » nous restons très réservées quant à de tels estampillages. L’égalité filles-garçons n’est pas un gadget à la mode. Le féminisme ce n’est pas du pinkwashing, mais une nécessité politique à mettre en œuvre de manière urgente !
Calendrier
- Vendredi 9 décembre 2022 : réunion non mixte de la Collective
- jeudi 12 janvier 2023 : journée de formation mixte sur les violences sexistes et sexuelles
À l’union départementale CGT de Nanterre
Si vous souhaitez y participer, faites remonter vos demandes via votre syndicat départemental.