Les lycées pro : une certaine idée de l’éducation

À nouveau, c’est une décision de Macron (capable à la fois de gérer une épidémie, sauver le climat, avoir une vision pour l’éducation et guérir les écrouelles par un simple toucher). Il l’a annoncée durant le mois de septembre devant son mutique ministre de l’Éducation. Il s’agit d’augmenter de 50 % la durée des stages pour les élèves, de supprimer des filières, de mettre une place toujours plus importante pour l’entreprise, de développer l’apprentissage.

Nous avons tous les arguments pour nous opposer à cette réforme. Il est à noter d’ailleurs qu’avant le départ récent du SGEN CFDT, il y avait un front unitaire contre la réforme. Cela a permis d’avoir le 18 octobre dernier des taux de grévistes de 60 % dans certains établissements. Près de 1 PLP sur 3 était dans la rue en Île de France. On pourrait reprocher à notre fédération d’avoir maintenu une manifestation et une grève corporatiste lors d’un mouvement interpro. Pourtant, il semble difficile à dire aux collègues de ne pas être en grève lorsque l’on casse leur outil de travail.

Car, c’est bien de cela qu’il s’agit. Selon certaines estimations, cela pourrait être entre 8000 et 10 000 PLP sur 60 000 qui pourraient perdre leur poste dans les prochaines années si la réforme restait en l’état. C’est une attaque sans précédent contre une profession mais surtout contre les classes populaires. Au-delà de la question éducative, c’est l’idée toujours plus présente que les élèves les plus défavorisé·es n’ont pas besoin d’une formation correcte. Il suffit de leur apprendre un bon métier, à se soumettre au patron qui lui sait ce qui est bon pour son ouvrier.

C’est une vision rétrograde et dangereuse de la société. C’est aussi s’accorder avec les besoins de l’économie. Nous avons besoin de personnes ultras qualifiées et d’une main d’œuvre servile. L’École doit donc jouer son rôle de tri social.

À la CGT Éduc’action, nous nous opposons à cette vision de l’éducation. Nous étions encore plus de 40 % en grève le 17 novembre dernier et au sein d’une manifestation dynamique. Depuis, le ministère patauge, incapable de répondre aux interrogations et à la mobilisation.

Rendez – vous est pris pour la suite.

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