Bilan de rentrée dans l’académie

Dans notre académie, la question principale de notre rentrée a été autour de la présence des enseignant.e.s devant les classes. De la présence mais aussi de quel⋅les enseignant⋅es. Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur les nouveaux venu⋅es qui vont être jeté⋅es dans le grand bain mais on doit reconnaître que la situation est tendue. La méthode Coué de notre administration ne peut masquer les manques de notre service public obligé de naviguer à vue. Le ministère dont la tête a changé mais la politique reste la même est obligé de lâcher des concessions notamment sur les listes complémentaires. Quand on se place du point de vue de l’élève, cette crise du recrutement est plus que problématique car elle implique quoi qu’on en pense une baisse de la qualité d’enseignement (comme dans tous les secteurs en crise de recrutement) et potentiellement une perte d’heures qui ont des conséquences sur le long terme. Il s’avère que ce sont principalement les zones d’éducation prioritaire qui concentrent la crise du recrutement. Les élèves les plus fragiles sont donc également ceux qui subissent le plus cette situation.

Il est bon ici de rappeler les propos de Mme la rectrice : « les initiatives comme les jobs dating ont pour vocation à s’inscrire dans le temps, il s’agit de chercher des talents. »

Dans le même temps, si l’on se place du point de vue de l’administration, cela répond parfaitement à la commande politique. La loi de transformation de la fonction publique avait notamment pour but d’augmenter le nombre de contractuels en fluidifiant aussi le recrutement. C’est chose faite et cela va continuer. Les innovations en termes de recrutement sont des rendez- vous pris avec le futur. Il est bon ici de rappeler les propos Mme la rectrice : les initiatives comme les jobs dating ont pour vocation à s’inscrire dans le temps, il s’agit de chercher des talents. Tout cela sonne bien mais quelle est la réalité, le bénéfice pour notre service public. Car il s’agit bien de cela, un service pour le public et non pas une entreprise soumise à un marché concurrentiel. Il est difficile d’entendre les déclarations la main sur le cœur à tous les niveaux de notre administration sur l’attachement au service public d’éducation et dans le même temps l’application sans contestation et avec zèle d’une politique qui le démantèle. Il s’agit de faire un bilan de la rentrée dans notre académie à partir de nos remontées.

Il est difficile d’entendre les déclarations la main sur le cœur à tous les niveaux de notre administration sur l’attachement au service public d’éducation et dans le même temps l’application sans contestation et avec zèle d’une politique qui le démantèle.

900 élèves sans lycée 

À la rentrée, 900 élèves se trouvaient sans affectations dans les lycées de l’Essonne, majoritairement dans la voie professionnelle et dans la voie technologique tertiaire.  La CGT et le SNES avaient alerté en juin. La DSDEN avait choisi de ne pas écouter. Finalement, elle a créé quelques classes, tardivement, début juillet, puis fin août. Comme toujours, ces ouvertures se sont réalisées, en désorganisant les établissements et en supprimant des dispositifs dans les lycées : suppression de dédoublement, de dispositifs d’accompagnement… La DSDEN ne respecte jamais  les choix des lycées d’utiliser leur marge pour limiter le nombre d’élèves par classe en 2nd ou en 1er STMG, ces créations se font toujours avec des effectifs à 35. 

Cela s’est révélé toujours insuffisant.  15 jours après la rentrée, le nombre d’élèves sans solution se compte toujours en centaines. À cela s’ajoute de trop nombreux élèves qui n’ont pas eu l’orientation dans une filière qu’ils souhaitaient ou qui se retrouvent affectés loin de chez eux.

Face au manque de places dans les lycées professionnels, le rectorat et la DSDEN annoncent miser sur « une meilleur mutualisation des capacités d’accueil en apprentissage ». Visiblement, cette pénurie de place dans la voie scolaire permet de tordre le bras des familles pour remplir les CFA.

Un nombre de plus alarmant de collèges et de lycées sont de plus en plus saturés, des constructions d’établissements à taille humaine sont nécessaires. La CGT exige un plan d’urgence pour l’École.

Quelques chiffres extraits du dernier CTA

Pour le premier degré recrutement de contractuels : 607 non-titulaires nouvellement recruté.e.s, 500 renouvellement soit un total de 1147 contractuels. Il est à noter qu’il y a encore quelques années, il n’y avait pas de non-titulaires dans le premier degré à Versailles.

Pour le second degré 188 nouveaux contractuels. Renouvellement à 2138 enseignants.

Il existe toujours des disciplines en tension : la technologie, la musique, le génie thermique, l’éco-gestion option commerce…

Il manque toujours 50 médecins scolaires, une vingtaine de postes d’infirmières, 20 assistantes sociales, 25 postes administratifs, 40 agents de labo…

Pour les AESH, c’est plus de 300 postes qui sont manquants. L’explication est simple pour Mme la rectrice : « nous ne sommes pas compétitifs dans un marché de l’emploi de plus en plus tendu ». On traduit : on ne paie pas assez les personnels !

Des mobilisations dans toute l’académie

Des mobilisations ont déjà lieu dans les départements sur la question des moyens dans les établissements. Ce fut le cas à Goussainville, à Sarcelle, à Nanterre, à Dourdan, Montgeron. Les effectifs dans les classes augmentent voire explosent notamment dans les lycées de l’ancienne éducation prioritaire. Selon notre président, nous avons largement dépensé dans l’éducation. La question est où ? A la Tourelle, l’ensemble de la communauté éducative souffre du sureffectif dans les classes et le lycée. Il y a 1300 élèves pour un lycée prévu pour 800 élèves. A Goussainville, les effectifs sont en croissance constante depuis des années sans que des solutions soient apportées. On touche régulièrement au mépris de la part de l’administration : « regardez à côté, c’est pire! ». Nous sommes loin de la  rentrée sereine clamée par notre rectorat ! A Montgeron, les collègues étaient en grève en raison de leurs conditions de rentrée et de la perte d’un demi-poste de CPE. À Tesla Dourdan, c’était contre le management autoritaire. Une rentrée paisible donc ?

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