No pactaran !

No pactaran

Le gouvernement a fini par dévoiler les détails de son plan de revalorisation pour les enseignant·e·s, CPE et psy-EN qui était déjà promis par Blanquer à son époque. Il se compose d’une part inconditionnelle (le « socle ») et d’une part soumise à l’exécution de missions supplémentaires (le « pacte »).

Le « socle » se traduit par un doublement de l’ISOE/ISAE (+95 € nets), par une augmentation de la prime d’attractivité pour les échelons de 1 à 7 de la classe normale (+130 € nets au maximum) et par un accès facilité à la hors-classe et à la classe exceptionnelle.

Si ces mesures sont plus favorables que ce qu’envisageait le gouvernement début mars (ce qui est vraisemblablement à mettre au crédit de la lutte), elles doivent être relativisées par le contexte de forte inflation que nous connaissons (+10 % en deux ans), par le décrochage considérable de nos salaires depuis 20 ans et par le fait qu’elles se font par les primes et non le traitement brut.

En particulier, elles ne sont pas soumises aux cotisations retraite ni prises en compte dans le calcul de la pension. Nous sommes en tout état de cause bien loin des +10 % promis dans les médias. En réalité, pour la plupart des personnels, ces augmentations ne compensent même pas l’inflation et ne répondent donc pas à la désaffection du métier. Rappelons enfin que les autres catégories de personnels (administratif⋅ves, AESH, AED, infirmier-ères, de labo, etc.) ne sont pas concernées.

Mais si vous voulez gagner davantage, nous dit le ministère, il faut signer le « pacte ». La priorité du gouvernement est ce vieux serpent de mer des remplacements de courte durée. Il s’agirait ici en réalité de « combler les trous » des emplois du temps créés par les absences en y faisant intervenir les profs disponibles et volontaires sur leur discipline. Pour le reste, ce sont essentielle-ment des missions déjà rémunérées en HSE mais pour les-quelles il faudra s’engager sur un volume horaire à l’année. Ce retour du « travailler plus pour gagner plus » organise finalement la mise en concurrence des personnels en permettant aux chef⋅fes d’établissement de distribuer des bouts de prime, ce qui va aussi accentuer les inégalités femmes-hommes. Pour la CGT comme pour l’ensemble des organisations syndicales, cette mesure qui se fait au mépris de la charge de travail déjà très lourde des enseignant⋅es est inacceptable.

Force est de constater que ce plan de revalorisation n’est pas à la hauteur des attentes et des besoins des personnels, rendus plus pressants par l’inflation et des années d’austérité. La CGT Éduc’action milite pour une réelle augmentation du traitement brut : + 400 euros pour toutes et tous maintenant !

No pactaran !
On ne signe pas
Mains cassant un crayon en deux, tout en brisant les chaînes qui devraient les contraindre.
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