Le SNU (Service National Universel) ne sera pas obligatoire en septembre. Macron a préféré revenir temporairement sur ce dispositif afin ne pas « énerver » la jeunesse et devenir une raison de plus de gonfler le mouvement contre la réforme des retraites. Ce n’est que partie remise, la généralisation est bel et bien dans les cartons. Mobilisons-nous dès maintenant contre l’endoctrinement et la caporalisation de la jeunesse.
Mais le SNU, c’est quoi ?
Le SNU s’adresse aujourd’hui aux jeunes volontaires de 15 à 17 ans et sera obligatoire demain.
Il se déroule en 2 parties : un séjour de cohésion de 2 semaines dans un hébergement collectif hors du département et une mission d’intérêt général de 84 heures en dehors du temps scolaire.
Les 4 objectifs du gouvernement sont : « faire vivre les valeurs et principes républicains, renforcer la cohésion nationale, développer une culture de l’engagement, accompagner l’insertion sociale et professionnelle ».
Un engagement volontaire…
Le groupe de travail propose en conséquence de pénaliser les réfractaires au SNU (sauf exemption) « par des moyens analogues à ceux en vigueur aujourd’hui pour la JDC [journée de défense et de citoyenneté, ex-JAPD] : impossibilité de passer le code, de passer le baccalauréat ou un autre diplôme, exclusion de concours administratifs, etc. ».
Un affichage de « mixité sociale » et de « cohésion »
Le Gouvernement défend l’idée que ce SNU permettrait de créer de la mixité sociale, d’enfin mélanger des enfants qui sinon ne se connaîtraient jamais. Mais une analyse réaliste montre que ce ne sera pas le cas, le SNU étant calqué sur le service militaire qui n’a jamais permis cela. Et la mixité ne se crée pas en douze jours. C’est le rôle de l’école que de la créer. Ce concept semble échapper à nos dirigeant·es, peut-être parce que les enfants des ministres sont dans des écoles privées hors de prix…
La propagande gouvernementale présente également le SNU comme la mise en œuvre de séjours de cohésion. Mais plus que de cohésion, on peut parler ici de dressage. Lever à 6h30, Marseillaise, levée du drapeau, uniforme, interdiction du téléphone portable, journées planifiées jusqu’à 22h30…
Quel coût ?
2 semaines de SNU coûtent 2 100€, soit environ le quart d’une année scolaire de 36 semaines (8 400€).
Ce coût exorbitant est pris sur le budget de l’Éducation Nationale. Il s’agit d’une véritable provocation à l’heure ou nous manquons de moyens. Cet argent pourrait être utilisé pour améliorer les conditions d’études : réduction des effectifs des classes, augmentation des budgets alloués aux sorties, au matériel…
Confondre engagement & embrigadement
Le SNU n’est pas un engagement, qui se choisit pour des valeurs qui nous importent, mais bien un embrigadement. Il s’agit ici d’importer à toute la jeunesse de défendre des valeurs qui ne sont pas forcément les siennes, qu’il s’agisse d’un patriotisme exacerbé (lever du drapeau tous les matins) ou encore du bellicisme, avec des modules sur la défense ou la sécurité intérieure. L’engagement, ce n’est pas que l’armée !
L’armée n’a pas vocation à émanciper la jeunesse, mais l’Éducation Nationale, si !
Certaines des activités proposées (activités physiques, citoyenneté et institutions, culture et patrimoine, Éducation Civique, promotion de la santé…) se font déjà sur temps scolaire et périscolaire. Elles ont pour objectif d’émanciper la jeunesse et de développer la solidarité. Cette idéologie guerrière a pour but de préparer les conscience à la participation à un conflit armé dans un temps plus ou moins proche et de former des futur·es citoyenn·es soldat·es.
Macron poursuit avec ce projet la dérive glissante vers le patriotisme et la glorification des « valeurs de la République » au profit de l’armée.
La CGT, un syndicat de lutte, d’émancipation et de paix
La CGT a toujours milité pour la paix entre les peuples, elle exige au plus vite l’arrêt de toutes interventions militaires dans le monde à commencer par celles engagées par la France.
La CGT rappelle que la formation à la citoyenneté est une mission de l’Éducation nationale, de l’Éducation populaire et du milieu associatif et revendique des moyens financiers et humains pour favoriser l’émancipation et la mixité sociale dès le plus jeune âge.