Rentrons en force

Rentrons en force

Un vent de paradoxe souffle sur cette rentrée. Nous reprenons le chemin de l’École sans les masques et sans Blanquer. La menace épidémique semble s’atténuer et nous permet d’envisager plus sereinement les premières heures de classe. Une rentrée également sans les provocations et les mensonges d’un ministre honni mais dont la politique a largement influé dans le ministère. En effet, la tête de notre ministère a changé et Pap Ndiaye promet un changement de méthode.

Oui, mais quel changement pour la politique éducative ? Aucun ou presque. Le ministère promet une hausse historique des salaires sans en définir les contours. Un début de carrière à 2000 euros serait un bon début mais quid des autres personnels ? Qu’en est- il également des personnels précaires et en premier lieu les AESH ? Nous y reviendrons dans le reste de notre journal. Le rectorat a utilisé tous les ressorts des ressources humaines pour limiter la faible attractivité de nos métiers mais est incapable de trouver des solutions pour le recrutement des AESH et des AED notamment. C’est également le cas pour la médecine scolaire, les infirmeries, les assistant.e.s sociaux.ales. De l’aveu de notre rectrice qui manie parfaitement le langage du néo-management, nous ne sommes pas concurrentiels sur un marché de l’emploi qui se tend. Traduction : nous sommes incapables de payer correctement les agents pour des tâches pourtant essentielles.

Mais que dire dans le même temps des conditions de rentrée pour les nouveaux venus dans la profession ? Il ne s’agit pas pour notre organisation syndicale de mettre de la division entre contractuel.le.s parachutés dans les classes sans la moindre formation et les titulaires ! Nous revendiquons toujours la titularisation sans condition de concours ni de nationalité. Nous revendiquons également une véritable formation pour les personnels. Enseigner est un métier qui s’apprend !

Plus globalement, les nuages s’amoncellent sur notre service public et en particulier sur la voie pro. Il suffit pour cela de lire le discours de Macron aux recteurs⋅trices. Le nouveau grand spécialiste de la voie professionnelle, notre tout puissant président et quasi omniscient, veut une nouvelle fois faire de la voie professionnelle une voie de l’excellence. C’étaient les propos de Blanquer avant la transformation de la voie professionnelle. On peut donc s’attendre au pire. L’objectif est d’augmenter de 50% la durée des stages pour confier encore plus la formation des jeunes à l’entreprise. Il s’agit aussi d’augmenter le nombre d’apprentis. L’équation est simple : l’excellence dans la voie pro c’est réduire sa place dans l’Éducation nationale. La double tutelle avec le ministère du travail est en cela plus qu’inquiétante. L’insertion professionnelle est désormais le seul but de la voie pro et non plus seulement la formation du citoyen et de la/du travailleur⋅euse.

Il va falloir construire le rapport de force. Cela commence par le 29 septembre et l’appel à la grève interprofessionnelle. Inflation, dérèglement climatique, explosion de la pauvreté, répression syndicale et dans le même temps de plus en plus de mépris de classe, ça suffit ! Nous serons en grève le 18 octobre prochain pour défendre les lycées professionnels ! C’est à nous de nous organiser ! La CGT Éduc’action Versailles sera aux côtés des personnels pour mener le combat !

Mathieu Moreau

Co-secrétaire académique Versailles

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