Macron veut couler la voie pro

Macron veut couler la voie pro

Mercredi 13 septembre, dans un lycée professionnel des Sables d’Olonne, Macron a récité les éternels poncifs, sur l’éloignement de l’école de l’entreprise, alors même que le lycée qu’il visitait lui en démontrait l’aspect hors sol. En effet, cette affirmation est une contre-vérité, elle est symbolique de la méconnaissance du terrain et de la vie des LP. Les élèves de CAP et de Bac Pro passent déjà plusieurs semaines dans les entreprises. La majorité des collègues d’enseignement pro ont travaillé, avant d’enseigner dans des entreprises.

Il ne fait aucun bilan de la « transformation de la voie professionnelle » portée par Jean Michel Blanquer. Alors même que la réforme de l’apprentissage, est dénoncée par l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle, il veut la prendre comme modèle pour réformer le lycée pro. La double tutelle Ministère du Travail / Ministère de l’Éducation Nationale de la ministre déléguée à l’enseignement professionnel trouve sa pleine explication. 

Certaines annonces sont lourdes de menaces. Partisan d’un adéquationisme radical, il veut que la carte des formations, sous la houlette des régions et des entreprises, réponde bassin par bassin aux besoins immédiats en main d’œuvre des entreprises locales. Mais les lycées professionnels n’ont pas vocation à être au service des entreprises comme c’est le cas de « l’appartement témoin » choisi par le président, un LP vendéen fortement lié à l’entreprise Bénéteau.

 Sous couvert d’autonomie renforcée, il annonce des « expérimentations locales », qui devront réorganiser le temps scolaire pour qu’il s’adapte au doublement des PFMP et à leur dérégulation. Le statut des PLP est clairement menacé d’annualisation ! Le recrutement de « professeurs associés », le transfert de l’enseignement des matières professionnelles sur les stages en entreprises, l’annonce de fermetures de filières et d’un plan de reconversion, les suppressions de dédoublement avec des PFMP au fil de l’eau tout cela  fait craindre un plan social dans les LP.

La CGT Éduc’action dénonce cette offensive libérale contre la voie professionnelle sous statut scolaire. Face à l’ampleur des attaques contre l’enseignement professionnel, seule une mobilisation massive permettra le maintien de la voie professionnelle et de ses personnels dans le service public d’Éducation.

Macron fait le constat que le LP « reproduit trop les inégalités sociales » mais il ne fait aucune proposition pour y remédier. La CGT Éduc’action demande l’intégration des lycées dans une carte élargie de l’éducation prioritaire ! Le lycée professionnel accueille l’ensemble des jeunes, sans les discriminations qui caractérisent l’entrée en apprentissage, et les fait réussir mieux. C’est donc bien cette voie de formation initiale qu’il faut développer, notamment en lui redonnant les moyens supprimés depuis des années.

Une large intersyndicale de la voie professionnelle appelle à la grève le 18 octobre prochain. Premier syndicat des PLP de l’académie de Versailles, la CGT éducation prendra toute sa place dans la construction de la mobilisation !

Yannick Biliec

Secrétaire départemental 91

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