Ce premier comité social d’administration académique de l’année 2024 se tient une semaine à peine après l’annonce d’un remaniement ministériel dont l’objectif n’était pas un changement de politique mais une tentative de redonner de l’air à un Président sans majorité et qui en cherche une à droite. La CGT Éduc’action n’en attendait par grand-chose mais constate toutefois qu’Emmanuel Macron a réussi à monter d’un cran dans sa course à l’électorat le plus réactionnaire et dans son mépris vis-à-vis des services publics.
Mépris des agent·es de la Fonction publique, si importante dans cette période où les inégalités explosent et qui n’apparaît dans aucun champ ministériel alors que les difficultés de recrutement s’aggravent.
Mépris du secteur de la santé, privé d’un ministère de plein exercice, alors que l’hôpital et plus généralement, l’ensemble du secteur, vit une crise sans précédent depuis des années.
Mépris de l’Éducation nationale, pourtant présentée comme « la mère de toutes les batailles », en nommant un premier ministre qui a utilisé notre ministère de tutelle comme tremplin politique, se rendant populaire à coup d’annonces flattant les clichés les plus éculés sur l’éducation et dont la possibilité de mise en œuvre interroge. Le choix d’une nouvelle ministre, qui fait l’apologie de l’enseignement privé, tout comme celui du périmètre de son ministère laisse pantois. Les 6 prochains mois de préparation des JO percutent l’agenda de l’Éducation consacré à la mise en œuvre des mesures Attal, dangereuses, d’ampleur et improvisées. Si les personnels avaient bien compris que le pilotage politique de leur ministère se faisait maintenant depuis l’Élysée, ils et elles découvrent désormais que la gestion des JO est plus importante que celle d’une Éducation nationale qui craque et peine à recruter. C’est un signal désastreux adressé à celles et ceux qui tiennent le système à bout de bras et dont les attentes sont fortes en termes de conditions de travail et de rémunération.
Ce remaniement se produit quelques semaines après le vote de la loi immigration largement inspirée du programme du RN. Application du principe de préférence nationale à des aides sociales, réforme de l’AME, remise en cause du droit du sol, caution pour les étudiant·es étranger·ères… les attaques aux principes fondamentaux des droits humains qui fondent notre société sont nombreuses et extrêmement préoccupantes. Face à cette loi de la honte, il est urgent de riposter et de porter le projet d’une société dans laquelle l’immigration est une richesse ! La CGT Éduc’action appelle donc l’ensemble des citoyen·nes à protester contre l’application de cette loi scandaleuse et inhumaine en rejoignant les manifestations du 21 janvier prochain.
Concernant le point majeur à l’ordre du jour de notre CSA académique, à savoir l’étude de la répartition départementale des moyens d’enseignement des 1er et 2nd degrés pour la rentrée prochaine, notre organisation en dénonce l’insuffisance.
Si dans le 1er degré le taux d’encadrement continue de s’améliorer, il ne doit pas masquer les disparités et les difficultés que rencontrent les équipes face à l’application des recommandations de limiter à 24 les classes de GS, CP et CE1. Les autres classes se retrouvent ainsi fréquemment surchargées et les collègues contraint·es d’organiser des doubles niveaux, parfois très acrobatiques à l’image d’un PS/CP par exemple, qui ne garantissent pas des conditions d’enseignement et d’apprentissage optimales. A ce titre, la CGT Éduc’action continue de revendiquer une limitation des effectifs à 20 élèves par classe.
Dans le 2nd degré la situation est nettement moins favorable. Les moyens alloués ne sont pas à la hauteur pour absorber la mise en place des groupes de niveaux au collège – à laquelle la CGT Éduc’action est opposée – et la hausse démographique, notamment dans les lycées. L’abondement des HSA à hauteur de 95 ETP nous alerte : nombre de collègues sont déjà dans un état de fatigue avancé, voire d’épuisement professionnel. Il est nécessaire d’ouvrir des postes. Et pour ce faire, il est urgent de revaloriser réellement nos métiers sur l’ensemble de nos carrières et d’améliorer nos conditions de travail. C’est le prix à payer pour garantir un service public d’éducation de qualité qui ne cesse d’être attaqué.
Nous demandons également que des réponses soient apportées aux AESH ayant saisi le Rectorat concernant leur primes REP et REP+ et leur rétroactivité.
Pour la CGT Éduc’action, il est impératif de continuer de lutter contre la politique ultra libérale et réactionnaire du gouvernement actuel qui creuse les inégalités et malmène ses personnels. Notre organisation appelle donc, au sein de l’intersyndicale FSU – FNEC FP FO – CGT Éduc’action – Sud éducation, l’ensemble des collègues à se mobiliser et à rejoindre la grève du 1er février prochain pour exiger de manière unitaire l’augmentation substantielle de nos salaires, l’amélioration de nos conditions de travail, des créations massives de postes, le retrait de la réforme du lycée professionnel et l’abandon des mesures inscrites dans le « Choc des savoirs ».