Déclaration liminaire CGT Éduc’action CSA académique 04/01/23.
Nous sommes début janvier donc nous allons céder à la tradition des vœux. Nous souhaitons bien entendu nos meilleurs vœux à l’ensemble des personnels pour cette nouvelle année. Mais plutôt que de vœux, nous préférons plus encore porter des revendications. Et la période est particulièrement appropriée pour les faire connaître. La CGT Éduc’action Versailles au sein de sa confédération revendique une transformation sociale d’ampleur. Elle peut se définir par une autre vision de la société dans laquelle nous vivons. Cela passe par une autre répartition des richesses où la part du travail est centrale. Le gouvernement veut passer en force sur une réforme des retraites qui n’est que la suite des nombreuses atteintes contre le monde du travail. Il s’agit de revenir sur des conquêtes sociales pour des motifs économiques fallacieux. Les critères retenus pour justifier une telle contre-réforme comme la dette ou l’allongement de l’espérance de vie sont partiels et partiaux. C’est oublier que pour une partie de la population l’espérance de vie en bonne santé est en baisse. C’est oublier que pour les travailleurs⋅euses les plus âgé⋅es les dernières années sont celles du chômage. C’est oublier que la retraite ce n’est pas la fin du travail mais celui de la pression capitaliste que constitue le travail salarié. Le salaire socialisé est une avancée majeure qui permet la solidarité nationale mais a également été conçu comme un instrument de libération de temps pour les travailleurs⋅euses. La part du travail dans notre économie n’est jamais perçue comme la source même de la richesse mais comme un coût qu’il faut limiter pour augmenter la sacro-sainte part du capital.
Il y a toujours une lutte des classes dans notre pays comme dans le reste du monde avec d’un côté un capital gourmand de ses privilèges et de son taux de profit et de l’autre des travailleurs⋅euses qui créent la richesse.
Les mots changent mais les concepts restent les mêmes. Il y a toujours une lutte des classes dans notre pays comme dans le reste du monde avec d’un côté un capital gourmand de ses privilèges et de son taux de profit et de l’autre des travailleurs⋅euses qui créent la richesse. Ce ne sont pas des mots surannés dont les années auraient poli les angles saillants. C’est toujours l’actualité brûlante de notre époque qui fait cohabiter le luxe scandaleux des milliardaires avec la plus grande précarité. Ce n’est pas notre vision de la société. C’est pourquoi nous revendiquons une réduction du temps de travail et le départ à la retraite à 60 ans. Ce ne sont pas des chimères ou des batailles d’arrière-garde mais bien une autre vision de la société. Dans le même temps, nous revendiquons la hausse des salaires permettant entre autres la hausse des cotisations.
Comme trop souvent, il n’y a rien à attendre des rencontres avec le gouvernement qui maintient un semblant de dialogue sans jamais amender son texte. Ce n’est pas ce que nous appelons du dialogue social.
Comme trop souvent, il n’y a rien à attendre des rencontres avec le gouvernement qui maintient un semblant de dialogue sans jamais amender son texte. Ce n’est pas ce que nous appelons du dialogue social. D’ores et déjà, la CGT organisera, dès janvier, au sein d’un front syndical uni la réponse aux attaques contre notre système de retraite.
L’application des recettes libérales dans notre ministère ne répond pas une volonté de modernité. Le verbiage technocratique dont notre ministère comme notre rectorat sont friands masque mal la vacuité de concepts qui ont pour unique but de dégrader et circonscrire notre service public d’éducation.
Nous portons également des revendications pour notre service public d’éducation. Le chantier est immense et nous sommes loin de prendre la bonne direction. Cela concerne tout d’abord les personnels. La question de l’attractivité de nos métiers est bien sûr au centre de l’attention médiatique. Pourtant, la question du salaire est loin d’être résolue. Ce n’est pas le seul aspect à revoir mais cela reste un point important. Où en sont les augmentations salariales promises par le président de la république ? On ne peut répondre à la faiblesse de la rémunération dans notre ministère par le recours à la prime (qui ne rentre pas dans le calcul de la retraite) ou la mise en place de nouvelles missions qui alourdiraient la charge des personnels ou mettraient encore plus de concurrence entre les collègues. Nous revenons, à nouveau, à notre vision de la société. L’application des recettes libérales dans notre ministère ne répond pas une volonté de modernité. Le verbiage technocratique dont notre ministère comme notre rectorat sont friands masque mal la vacuité de concepts qui ont pour unique but de dégrader et circonscrire notre service public d’éducation.
[…] la casse des lycées professionnels […] a pour objectif de confier une partie des lycéens dans les mains d’un patronat dont le but n’est intrinsèquement pas la formation. La formation, la construction d’un savoir professionnel, c’est notre travail.
C’est le cas avec la réforme du lycée qui renforce les inégalités mais aussi avec la casse des lycées professionnels qui a pour objectif de confier une partie des lycéens dans les mains d’un patronat dont le but n’est intrinsèquement pas la formation. La formation, la construction d’un savoir professionnel, c’est notre travail. Nous sommes loin d’une ambition politique émancipatrice qui permettrait la réussite de tout⋅tes et les meilleures conditions de travail des personnels. Ce manque d’ambition se traduit dans le budget pour la prochaine rentrée. Alors que la situation est déjà très compliquée dans les écoles et les établissements scolaires (classes surchargées, manque de personnels, recours accru aux personnels précaires, burn-out dans certains services…) le nouveau ministre ne rompt pas le rythme instauré par son prédécesseur.
Nous continuons de dénoncer le passage à plein temps de certain⋅es stagiaires avec des répercussions tant sur le plan professionnel que personnel. Cette entrée dans le métier s’avère désastreuse conduisant, malheureusement, certains ou certaines à la démission.
Pour la CGT Éduc’action, la baisse démographique (à nouveau signalée par des études de la DEPP en décembre) ne doit pas être l’occasion pour le ministère de supprimer à nouveau des postes. Elle doit être au contraire l’occasion d’améliorer considérablement les conditions d’enseignement en améliorant les taux d’encadrement et en reconstituant un volant de postes de remplacement conséquent pour assurer les continuités de service. Une nouvelle fois cette année, nous dénonçons le tour de passe-passe du ministère concernant les personnels stagiaires afin de minorer les suppressions de postes. Nous continuons de dénoncer le passage à plein temps de certain⋅es stagiaires avec des répercussions tant sur le plan professionnel que personnel. Cette entrée dans le métier s’avère désastreuse conduisant, malheureusement, certains ou certaines à la démission.
Quant aux moyens concernant les personnels administratifs, rien de neuf non plus malheureusement. Aucune création nette de postes et un simple jeu de bonneteau entre académies et services centraux… Comme si les services n’étaient pas assez pressurisés… Alors que les 300 postes de CPE créés en 2022 ne suffisent pas améliorer la situation dans les établissements, le ministère réussit l’exploit de n’en proposer que 100 cette année. Et rien pour accompagner durablement les élèves (infirmier⋅ères ou assistant⋅es sociaux⋅ales) qui ont des besoins accrus avec l’accélération de la crise sociale. Preuve que les choix budgétaires priment sur les besoins du terrain. Inacceptable.
Nous serons particulièrement attentifs sur la déclinaison académique de ce budget. Nous ne pouvons accepter une adéquation totale entre les évolutions démographiques et l’attribution de moyens. Nous continuons de revendiquer un plan d’urgence dans l’éducation.
Quoi qu’il en soit, les évolutions dans notre ministère doivent faire l’objet d’une étude précise permettant de prendre en compte les remontées du terrain. Cela signifie un dialogue social réel au sein des groupes de travail et du nouveau CSA. Nous souhaitons donc revenir sur un point précis. Fait nouveau et inacceptable, il a été décidé que la carte des formations professionnelles serait traitée au niveau du conseil social d’administration régionale. Cela s’inscrit dans une volonté d’éloigner la prise de décision du terrain. Cela ouvre également la porte à des réductions de l’offre de formation et à une possible dégradation des conditions de travail pour les personnels et pour les élèves.
Nous sommes attachés à un dialogue au plus près du terrain dans une optique constructive dans l’intérêt des élèves et des personnels.
Nous nous opposons à cette régionalisation de la carte des formations. Nous sommes attachés à un dialogue au plus près du terrain dans une optique constructive dans l’intérêt des élèves et des personnels. A minima, nous exigeons la tenue de groupes de travail au sein des académies en même temps que les échanges sur la carte des langues et des formations technologiques.
La qualité du dialogue social ne doit pas être un vain mot. Il s’agit maintenant de passer aux actes.
Nous souhaitons également interpeller le rectorat sur la situation des agents administratifs. En effet, le changement de logiciel de paie laisse planer le doute d’erreurs dans la rémunération de janvier. Cela pourrait concerner notamment la part indemnitaire des agents. Nous tenons à attirer votre attention sur le sujet durant un mois qui voit s’écouler 40 jours entre les deux rémunérations. Si cela devait se produire, cela frapperait plus durement les personnels les plus précaires. Nous avons donc 3 questions : les inquiétudes sur la paie de janvier sont–elles fondées ? Les agent⋅es ont-ils⋅elles, le cas échéant, été prévenu⋅es ? Et dernière question mais pas des moindres, comment est prise en compte la surcharge de travail des agent⋅es lors des changements de logiciels ?
Ce CSA est le premier de la nouvelle mandature. La CGT Éduc’action Versailles ressort renforcée de ce scrutin où malgré un contexte de baisse de la participation notre organisation enregistre la plus forte progression en termes de voix. Cela confirme notre engagement syndical et nos orientations mais nous oblige envers les personnels qui nous ont élu⋅es. En revanche, et en amont du « retex » de mardi prochain, nous tenons à souligner les nombreux dysfonctionnements durant la période et ce malgré l’engagement des personnels du rectorat. Nous avons constaté trop d’entraves à l’exercice du droit de vote. Nous avons alerté le rectorat et le ministère sur les conditions déplorables du scrutin. Autre signe de l’incompétence du ministère et de ses prestataires privés, il a fallu attendre une semaine après le dépouillement, pour obtenir les résultats des CSA-départementaux. Cela interroge sur le fonctionnement du scrutin, sur sa sincérité et sur l’appel systématique à des prestataires privés.