Le CSA A de rentrée a eu lieu le 22 septembre dernier. C’était l’occasion pour les organisations syndicales de faire la rencontre de nouveau recteur. Ce dernier a souhaité revenir en introduction sur la situation du rectorat sous le feu des critiques. Nous tenons à rappeler ici que cela fait plusieurs années que nous dénonçons la déshumanisation de notre administration. La mise en place d’une politique de néo-management a conduit à cet état de fait.
Plusieurs points étaient à l’ordre du jour. Nous souhaitons revenir sur plusieurs points spécifiques
La situation des UPE2A
Le manque de moyens y est particulièrement sensible. Nous déplorons l’impression d’avoir à faire un tri dans les élèves que nous recevons renforçant des situations déjà compliquées. Les moyens alloués à ces dispositifs doivent être à la mesure des besoins. Cela implique qu’ils soient inscrits dans le temps afin de permettre à des personnels de se former.
L’administration a pu nous répondre que cette situation avait été anticipée avec la création de 12 structures au niveau académique. Il reste que ce sont parfois des dispositifs sans les moyens humains disponibles comme au lycée Léger à Argenteuil. Il est impératif de pérenniser ces moyens.
Un point est prévu lors du prochain CSA A du 17 octobre prochain.
Les moyens de fonctionnement
Nous sommes dans la situation que nous avons dénoncée lors du CSA A sur les grandes masses de janvier dernier. Ces derniers sont insuffisants au regard des moyens. Nous ne sommes plus sur une gestion à dimension humaine. Plusieurs bassins étaient en grève depuis le début de l’année et encore aujourd’hui. C’est le cas sur les lycées de Sarcelles où c’est le manque de moyens qui est criant. Monsieur le Recteur a d’ailleurs reconnu que la rentrée allait être difficile. Nous apprécions que le constat soit partagé ; maintenant c’est la question des réponses à ces interrogations qui est fondamentale. Les collègues sont également mobilisés sur Gennevilliers pour déplorer le nombre de postes vacants dans les écoles, collèges et lycée. Sur ces points, les réponses de notre administration sont insuffisantes. Accepter des hausses d’effectifs dans les zones les plus populaires, c’est déjà une défaite ! Le rectorat doit entendre nos revendications !
PES : une entrée dans le métier chaotique
Cette année encore, les conditions de prise de fonction des PES (Professeur·es des Écoles Stagiaires) ont été fortement dégradées.
Erreurs d’affectation, non prise en compte des situations de handicap, absence de réponse des services ou alors délais interminables… la liste est longue et ces dysfonctionnements ont un impact non négligeable sur nos collègues.
Le mépris à leur égard d’une institution déconnectée du terrain et du réel est alarmant. Dans les Yvelines, les PES à 100 % ont ainsi appris lundi 28 août au matin qu’ils et elles devaient se rendre à l’INSPE le mercredi 30 pour une journée de formation concernant le cahier journal et la prise en main d’une classe. Pour information, ces stagiaires sont d’ancien·nes contractuel·les ayant au moins 18 mois d’ancienneté dans le métier. Ils et elles avaient davantage besoin d’aller visiter leur future école et prendre contact avec l’équipe enseignante, ou, pour les parents, de s’occuper de leurs enfants. Certain·es stagiaires ont également eu la mauvaise surprise d’être prévenu·es à la veille de la pré-rentrée d’un possible changement d’affectation, peu importe qu’ils et elles aient passé une partie de leurs congés d’été à préparer leur début d’année.
La CGT Éduc’action de l’académie de Versailles dénonce ces situations proches de la maltraitance et revendique un réel accompagnement dans l’entrée dans le métier !
Point sur le droit de saisine de Pécresse
Valérie Pécresse et la région Île-de-France veut utiliser le « droit de saisine » créé par la loi 3DS, qui permet à une collectivité de demander à l’État de nouvelles compétences. Elle va proposer au vote du Conseil régional une délibération pour « un choc de décentralisation en Île-de-France ». Elle propose une quarantaine de mesures, notamment sur l’École. Le document de 150 pages est très élaboré.Par exemple, il contient des propositions de modifications du code de l’éducation pour permettre juridiquement les transferts de compétences. Elle résume ainsi son projet pour l’École : « Face à l’incapacité de l’État à recruter des enseignants et à remettre sur pied l’Éducation nationale, nous demandons une véritable gouvernance partagée du système éducatif ».
Alerte sur la formation hors temps de service
Les collègues ont découvert une partie de l’offre de formation hors du temps de service et notamment pendant les vacances de la Toussaint. Ce point était à l’ordre du jour du CSA. Nous avons soulevé les contradictions entre le discours tenu au sein de l’instance (« notre objectif n’est pas de développer les formations pendant les vacances mais c’est un levier ») et les injonctions des IEN notamment. Depuis, le ministère a démenti sa volonté de développer cette pratique. Nous le voyons ici il s’agit d’un énième ballon d’essai pour casser le statut et cela répond également à une volonté d’affichage : nous ne perdrons plus une heure de cours. Nous dénonçons cette vision rétrograde. Nous ne pouvons pas répondre aux carences de notre ministère par une dégradation des conditions de travail des personnels.