La mise en place du pacte à marche forcée est un nouveau très mauvais signal pour la profession. Il fait l’objet d’un rejet massif par les personnels et leurs organisations syndicales. Nous sommes très loin des 30% de personnels prenant une ou plusieurs briques. Le pacte est la traduction dans les faits de la transformation de la fonction publique : une contractualisation accrue pour les personnels et leur rémunération et un recours systématique à la prime pour augmenter la rémunération. Nous avons lu attentivement la circulaire de mise en place du pacte parue fin juillet pour une application à la rentrée. La priorité au RCD est l’aveu de l’impuissance de notre administration à pourvoir les postes. Il ne s’agit pas de trouver une solution à la faiblesse de la rémunération des personnels mais bien de mettre en place un dispositif visant à résorber les manques.
Cela ouvre la porte à bien des abus dont nous avons les premiers retours : chantage sur les contractuels, chantage sur les sorties scolaires et les voyages (la note de notre rectorat est en l’état l’illustration de contradictions fortes), mise en place d’emploi du temps à trou pour permettre les RCD, atteintes aux droits syndicaux notamment avec la possibilité offerte du remplacement des personnels grévistes. Un constat : le pacte est un nouvel échec de la politique gouvernementale. À cela s’ajoute, pour les personnels faisant le choix d’y avoir recours, un contrôle de notre travail, une atteinte à notre statut. Ce dernier n’est pas un héritage désuet mais la garantie d’un service public de qualité dont la dégradation s’accompagne de tensions toujours plus importantes dans notre société et d’un accroissement des inégalités.
La CGT Éduc’action Versailles appelle toujours les personnels à ne pas signer le pacte et revendique une augmentation immédiate de 400 euros pour tous les personnels ainsi qu’un dégel du point d’indice permettant de rattraper les pertes subies depuis de trop nombreuses années.
Mathieu Moreau
Co-secrétaire académique Versailles
