- Remontées de terrain, échanges de pratiques, partage d’outils professionnels et personnels
- Concertation sur le fonctionnement de la collective académique
- Retour sur la journée du 8 mars 2022
- Retour sur les journées intersyndicales femmes des 24 et 25 mars 2022
- Retour sur le congrès de l’UNSEN : « comment les SDEN et UASEN s’emparent des questions féministes ? Comment faire évoluer nos pratiques syndicales ? »
Remontées de terrain, échanges de pratiques, partage d’outils professionnels et personnels
Les échanges ont mis en lumière les points suivants :
- dans le cadre d’un accompagnement syndical, les femmes préfèrent la présence d’un homme plutôt que d’une femme qu’elles considèrent plus ou moins consciemment comme moins capable d’assurer leur défense et de faire face à l’administration ;
- l’administration se montre encore trop souvent infantilisante et rétrograde et n’hésite pas à faire preuve d’intimidation à l’égard des collègues, notamment les plus jeunes et/ou les plus précaires. Des processus de répression syndicale sont à l’œuvre ;
- lors des HIS ou des CSD, nous éprouvons encore des difficultés à oser prendre la parole, ne nous sentant pas toujours légitimes face aux hommes souvent plus expérimentés et qui maîtrisent les codes de ces réunions ;
- nous avons encore des pratiques et gestes professionnels patriarcaux, les supports les plus accessibles le sont également (notamment dans la littérature de jeunesse). Il est nécessaire de verbaliser et de déconstruire soit en amont des séances, soit avec les élèves les représentations patriarcales/sexistes/discriminantes portées par ces supports ;
- la question de la langue est primordiale. La pensée se construisant par le langage, il est impératif de féminiser nos propos, quitte à réutiliser des termes qui ont été invisibilisés par l’Académie Française (cf. travaux d’Eliane Viennot). Les supports utilisés en formation sont encore trop souvent au masculin, alors que notre profession est fortement féminisée, certains champs l’étant presqu’exclusivement. Il faudrait systématiquement tout mettre au féminin. Les hommes verraient alors qu’il est difficile de ne plus se reconnaître dans les textes qui leur seraient proposés. Prendre conscience de ce que l’on vaut passe aussi par le culturel, la langue ;
- il est parfois difficile et coûteux de faire face aux réactions des élèves qui nous poussent à nous interroger sur ce qu’iels retiennent des actions/enseignements mené·es dans le cadre de l’égalité femmes-hommes et sur la manière dont iels les reçoivent. Il est possible de se sentir décrédibilisée quand nos élèves considèrent que la place des femmes est à la maison. Se pose alors la question de la valeur et de la fonction que nous avons à leurs yeux. Ceci étant, les interrogations et sollicitations des élèves peuvent aussi être considérées comme des demandes de réponse et d’accompagnement. Nous constatons que bien souvent nous sommes agenrées aux yeux de nos élèves ;
- pour aider au processus de conscientisation et de déconstruction, il est important d’offrir aux élèves des modèles cassant les stéréotypes et d’utiliser, quand c’est possible, des vecteurs de communication auxquels iels ont souvent recours. Il faut pousser les élèves à s’interroger, à comparer. C’est à nous de provoquer la discussion car les élèves n’échangent pas forcément avec les adultes sur ce qu’iels voient. On peut aussi s’appuyer sur différents leviers : les référent·es égalité, les associations, les thèmes travaillés…
- les élèves sont de plus en plus sensibles et sensibilisé·es aux inégalités de genre. Iels se rendent compte qu’iels sont victimes d’inégalités et osent les dénoncer.
Partages de pratiques et d’expériences
En élémentaire
Atelier d’écriture avec les élèves : quel mot utiliser pour désigner une femme pompier sachant que pour le moment il n’y a pas de féminin ? Grande discussion avec les élèves qui ont finalement décidé d’utiliser « la pompière ».
En LP
Cours de français sur la poésie : le corpus présenté ne comportait que des œuvres de poètes masculins, les élèves l’ont remarqué et ont interpelé l’enseignante à ce sujet, lui demandant si les femmes poètes ça existait.
En LPO
Vie scolaire, travail sur le harcèlement, autour de l’insulte : après avoir répertorié les insultes qu’iels connaissaient, les élèves ont pris conscience que les 2/3 étaient liées aux femmes, que c’était elles qui étaient ciblées, agressées… qu’entendre une insulte visant sa mère/sa sœur faisait extrêmement mal.
Dans le cadre privé
Dans une fratrie de trois ado dont l’un souhaite amorcer une transition de genre, les deux plus jeunes ont été amené à réfléchir sur le prénom et en sont venu à considérer qu’il serait plus pratique de ne pas avoir de prénom genré.
Ressources
- Scilabus sur la langue inclusive : https://www.youtube.com/watch?v=url1TFdHlSI
- Marina Rollman, « On est toutes des putes ! » : https://www.franceinter.fr/emissions/la-drole-d-humeur-de-marina-rollman/la-drole-d-humeur-de-marina-rollman-19-octobre-2020
- « Et si on posait les mêmes questions aux femmes et aux hommes ? » par le collectif SISTA
Les interviewes des dirigeants : https://www.youtube.com/watch?v=STgGmvdoqP8
Le site du collectif : https://www.wearesista.com/ - Association Expressions de France : https://expressionsdefrance.org/
- Centre Hubertine Auclert : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/
Demandes
- Peut-on créer un site qui pourrait accueillir une boîte à outils avec des partages d’outils, de supports, d’actions ?
- Peut-on bénéficier de formations pour appréhender certaines situations : comment recevoir ce que les élèves nous disent, comment s’en protéger ?
Concertation sur le fonctionnement de la collective académique
Site internet
Il faut porter la question au niveau du BA afin de s’approprier rapidement la page concernant la Collective Académique.
Lo est toujours d’accord pour s’occuper d’administrer cette page.
Sur les sites départementaux, il faudra penser à faire un lien renvoyant à la page du site académique.
Calendrier
Il faudrait en septembre établir un planning sur l’année et essayer de se voir au moins 4 fois par an.
Concernant les dates : le vendredi est-il judicieux ?
Prochaine réunion : vendredi 10 juin
Communication
Il est urgent de mettre en place la liste de diffusion.
Est-ce qu’on peut faire une communication à l’ensemble des syndiqué·es pour présenter la Collective ?
Pourquoi pas en septembre ?
Communiquer aussi sur les pages FB des SDEN, intégrer un point Collective dans les 4 pages… afin de relayer dans les départements ce qui se dit au sein de la Collective Académique.
Est-ce qu’on pourrait avoir accès aux mails des syndiquées de l’académie ?
Organisation
Créer des binômes pour les partages de responsabilité.
Désigner 1 ou 2 personnes chargées d’accueillir les nouvelles venues : dire qui est qui, où trouver les info…
Il faut absolument qu’on soit visible, qu’on relaie les info… Il faudrait une référente par SDEN.
Nourya est volontaire pour nourrir la boîte à outils. Concernant les portraits de femmes : qui ?
Militantes CGT ? Extérieures ??? → à mettre à l’ODJ de la prochaine réunion.
Pour la prochaine réunion, identifier nos besoins et le rôle que chacune veut/peut assumer.
Retour sur la journée du 8 mars 2022
Les échanges ont fait remonter les points suivants :
- un problème d’organisation générale de la manifestation parisienne qui était bien plus désorganisée que les années précédentes ;
- des difficultés à mobiliser liées à ce que la journée ait eu lieu juste après les vacances mais aussi au fait que dans le secondaire elle coïncide avec les DHG : comment porter cette journée, montrer qu’elle est essentielle/nécessaire ? D’une manière plus générale, comment se rend-on visible, le 8 mars devant être tous les jours ?
- la nécessité de mettre en place dès la rentrée de septembre un groupe de travail au sein de la Collective pour la préparation et l’organisation du 8 mars, dans nos établissements, auprès des élèves comme des collègues, pour la manif.
Retour sur les journées intersyndicales femmes des 24 et 25 mars 2022
Brève présentation par les participantes ; un compte rendu détaillé reprenant les 4 thèmes sera envoyé ultérieurement.
Retour sur le congrès de l’UNSEN : « comment les SDEN et UASEN s’emparent des questions féministes ? Comment faire évoluer nos pratiques syndicales ? »
Katy est intervenue lors du congrès pour présenter la Collective Académique, qui découle de la Collective Nationale créée il y a 10 ans.
Elle rapporte que l’intégration du mot « féministe » dans les statuts de l’UNSEN a fait débat dans l’assemblée.
Aude est intervenue lors du congrès pour porter sa vision du féminisme : il faut combattre le patriarcat qui fait souffrir avant tout les femmes, mais aussi les hommes dans une moindre mesure. Dans notre militantisme, il est important que les femmes osent occuper la place, prendre la parole. Il faut aussi repenser la temporalité militante : heures des réunions, modalités de garde d’enfant…
Cinq points émergent des échanges qui ont suivi le retour :
- la gente masculine doit faire partie du combat. Mais il y a une temporalité : les femmes doivent d’abord s’organiser, les hommes suivront ensuite ;
- il faut cesser l’autocensure : toute petite, on nous formate pour ne pas demander, ne pas aller au-delà, ne pas demander davantage… Il est également important de poser que nous portons la voix de plusieurs femmes, qu’il ne s’agit pas d’une position individuelle… Comment le faire comprendre aux hommes ?
- il existe des stratégies dans la prise de parole : ne pas hésiter à reprendre l’argument d’une autre femme pour le développer (ce qui permet de le donner à ré-entendre, de l’enrichir)…
- il est important dans les instances (CSD par exemple) de laisser la parole aux femmes, de penser les cadres leur permettant de s’exprimer car il est difficile de trouver sa place… Les hommes qui arrivent dans les CSD se sentent à l’aise, ce n’est pas le cas des femmes ;
- peut-on avoir une formation sur la posture ? Comment poser sa voix, comment arriver à s’imposer, à répondre aux « vieux briscards » ?