L’organisation des corrections et des jurys des épreuves terminales du bac se dégrade année après année. Bien que le nombre d’épreuves pour les élèves soit largement inférieur à ce qui existait auparavant, les anomalies et dysfonctionnements s’accumulent, générant stress, colère et sentiment d’injustice chez les enseignant·es convoqué·es.
Parmi ces dysfonctionnements révélés par de nombreux témoignages, citons notamment :
- des convocations très tardives, parfois jusqu’à la veille de la mission ;
- de fortes inégalités de traitement entre les enseignant·es, la charge de travail étant souvent lourde pour celles et ceux convoqué·es ;
- des délais de correction extrêmement réduits ;
- de nombreuses réaffectations de copies, parfois quelques jours seulement avant la date limite. Cette pratique s’est fortement développée avec la dématérialisation des copies, généralisée à toutes les épreuves écrites du bac ;
- des réunions « d’entente » avec des centaines de participant·es en visio dans lesquelles aucun dialogue n’était possible ;
- un service de suivi des bugs débordé : des demandes de retraitement de copies (dont les copies associées à de mauvais lots avec de mauvais barèmes) non traitées 2 semaines après la 1ère demande ;
- une absence totale d’information des autorités à ce sujet et des collègues qui ont vu les jours défiler avec l’impossibilité de terminer leur correction.
La situation est particulièrement critique chez les professeur·es de lettres, qui ont déjà vu s’alourdir nettement leur charge de travail avec le nouveau programme et ses œuvres imposées. Ils et elles cumulent parfois les convocations : écrits et oraux de l’épreuve anticipée de français, épreuves de spécialité HLP, épreuves de BTS. Pour l’Epreuve Anticipée de Français (EAF), l’enchaînement des écrits et des oraux impose de plus des délais de correction très courts. Citons encore de multiples problèmes liés à la coordination de l’écrit et l’oral de l’EAF :
missions imposées et non rémunérées, charge de travail considérable, des difficultés à associer un·e coordo avec les correcteurs et les correctrices de son groupe…
Manifestement, le nombre de personnels au SIEC est insuffisant pour que les épreuves terminales du bac soient organisées correctement. Il est temps d’y mettre les moyens nécessaires et d’arrêter de considérer que les enseignant·es sont corvéables à merci.
Nanterre, le 04 juillet 2022