Le ministère a communiqué, le 26 avril à travers une grille détaillée, le processus de revalorisation des enseignant∙es. La CGT Éduc’action n’est, hélas, pas surprise des propositions. C’est avant tout un message adressé aux personnels titulaires en essayant de les amadouer tandis que le sort des contractuel∙les, pourtant si nécessaire au fonctionnement de notre Institution, n’est pas la priorité de la communication ministérielle.
Une revalorisation Socle insuffisante
Tout d’abord, la revalorisation Socle (ou inconditionnelle), celle qui s’applique à tous les échelons, se fait par le biais de la revalorisation des primes ISOE et ISAE (prime suivi des élèves). Cela représente environ à 92€ net, soit de 2,7% à 4,2% dès lors que les agents ont plus de 15 ans d’ancienneté. Cette revalorisation ne rattrape pas, bien sûr, l’inflation de ces derniers mois et correspond donc, in fine, à une perte de pouvoir d’achat qui s’additionne à celle des années précédentes…
Avec une inflation de 6% par an, comme celle que l’on connaît actuellement, ces mesures sont synonymes de perte de pouvoir d’achat. La seule solution qui s’offrirait donc aux collègues pour « perdre moins », serait d’accepter les missions du Pacte.
Par ailleurs, on assiste inévitablement à un « tassement des grilles ». Quelles sont les perspectives pour un∙e jeune collègue qui après 2 ans de carrière dépassera le seuil symbolique des 2000€ (2076€ net soit 1,5 SMIC) et dont le salaire sera, douze ans plus tard, de… 2271€ net (moins de 200 euros d’augmentation en 12 ans) ? Avec une inflation de 6% par an, comme celle que l’on connaît actuellement, ces mesures sont synonymes de perte de pouvoir d’achat. La seule solution qui s’offrirait donc aux collègues pour « perdre moins », serait d’accepter les missions du Pacte.
Un Pacte inégalitaire
Le Pacte se compose de 3 unités possibles avec des valeurs d’unité qui varient en fonction de son échelon. Par exemple, un∙e collègue ayant 7 ans d’ancienneté acceptant 3 unités de pacte obtiendra une augmentation de 505 € net /mois alors qu’un ou une collègue ayant 15 ans d’ancienneté et acceptant également 3 unités de Pacte n’aura que 378 € net/mois d’augmentation… Ne doit-on pas en déduire, qu’un∙e enseignant∙e donne le meilleur de lui∙elle-même à l’échelon 5 et que ses performances diminuent après quelques années d’ancienneté ? C’est absurde ! La différence de gain n’est-elle pas un choix idéologique de la part du ministère ? En effet, l’indice n’aurait, ainsi, plus d’incidence sur le salaire et la notion de progression de carrière serait mise à mal. Une manière de vider de son sens la partie « déroulé de carrière » des statuts et d’inciter à accepter les missions du Pacte.
Nous rappelons que la CGT Éduc’action est farouchement opposée au dispositif du Pacte qui instaure une concurrence entre collègues et met à mal l’égalité femmes-hommes malgré les discours ministériels sur ce sujet. Elle est opposée au principe même de corréler la revalorisation salariale à du travail supplémentaire. Nous sommes très loin des 10 % promis par le candidat Macron ! La moyenne représente ainsi 5,5 % d’augmentation de l’aveu même du ministère.Toutes les enquêtes montrent que les enseignant∙es travaillent déjà en moyenne 43H par semaine. Comment accepter 3 unités de Pacte en plus si ce n’est au détriment des conditions de travail et de la qualité du travail avec les élèves ? Ce n’est, en tout cas, pas la vision de l’École que porte la CGT Éduc’action.
La CGT Éduc’action rappelle l’urgence d’une réelle négociation salariale pour toutes les catégories de personnels de l’Éducation nationale.