Dans la rue et dans les urnes, un seul choix, la CGT

Que cela soit en France ou à l’étranger, les motifs pour se mobiliser ne manquent pas. Dernièrement, l’actualité sociale a été marquée par le mouvement de grève dans les raffineries. Cette lutte a connu une médiatisation importante en raison des conséquences concrètes sur la vie quotidienne. Contrairement aux souhaits du gouvernement et des patrons, la guerre de l’opinion ne s’est pas retournée contre les grévistes.

Après la réussite en demi teinte de la première date interpro de fin septembre, la confédération a tenté de construire une convergence des luttes à partir de la mi-octobre. Cela s’est traduit par un appel à la grève interprofessionnelle sur la question des salaires notamment le 18 octobre dernier. Cette date venait en complément de la mobilisation au sein des lycées professionnels.

Si le 18 octobre fut globalement une réussite, ce ne fut pas le cas pour le 27 octobre et le 10 novembre. Les manifestations n’ont pas fait le plein car la grève ne s’est pas implantée durablement dans tous les secteurs. Cela ne veut pas dire que la combativité n’est pas présente chez les travailleurs. Les luttes sont présentes partout : c’est le cas chez Géodis à Gennevilliers par exemple en ce moment. Le rapport de force se construit vis-à-vis du patronat mais il se construit localement dans le cadre de Négociations Annuelles Obligatoires ou en fonction des résultats économiques des entreprises. Ce n’est pas un fait nouveau mais nous peinons collectivement à construire une réponse interprofessionnelle globale sauf dans un cadre défensif comme ce fut le cas sur les retraites.

Ce dernier point pourrait être un élément décisif dans les prochaines semaines. Macron et son gouvernement souhaitent passer en force et repousser l’âge légal et probablement la durée de cotisation. Nous sommes dans la droite ligne idéologique de la recherche toujours plus grande d’un taux de profit. Les conquêtes sociales comme la retraite et l’assurance maladie restent encore et toujours une tâche sur la rapacité du Capital. Les arguments fallacieux sur l’allongement de la durée de vie et sur la possibilité de dégager du budget pour investir dans l’éducation ou la santé ne résistent pas à une analyse rapide.

Mais au-delà de nous convaincre nous-même, il s’agit de discuter, échanger avec nos collègues, avec les salarié.e.s sur la nécessité prochaine d’entrer dans une opposition forte face à ce gouvernement et ses allié.e.s.

Dans l’éducation, c’est l’attaque contre le lycée professionnel qui est au cœur de notre attention. A nouveau, c’est une décision de Macron (capable à la fois de gérer une épidémie, sauver le climat, avoir une vision pour l’éducation et guérir les écrouelles par un simple toucher). Il l’a annoncé durant le mois de septembre devant son mutique ministre de l’Éducation. Il s’agit d’augmenter de 50% la durée des stages pour les élèves, de supprimer des filières, d’accorder une place toujours plus importante pour l’entreprise, de développer l’apprentissage. Nous avons tous les arguments pour nous opposer à cette réforme. Il est à noter d’ailleurs qu’avant le départ récent du SGEN CFDT, il y avait un front unitaire contre la réforme. Cela a permis d’avoir le 18 octobre dernier des taux de grévistes de 60% dans certains établissements. Près de 1 PLP sur 3 était dans la rue en Ile de France. Nous étions plus de 40% en grève le 17 novembre dernier. Les collègues ne désarment pas. Le combat continue dans la rue et dans les urnes où le vote CGT doit progresser.

Mathieu Moreau
Co-secrétaire académique

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