Édito

Contre le racisme et le fascisme : l’accueil et la régularisation

Le seul droit qui a été accordé à vingt-sept migrant·es le 24 novembre dernier (dont 6 femmes et une fillette) a été celui de mourir en tentant de traverser la Manche après avoir fui la misère, la guerre, la sécheresse dans leur pays d’origine.
Ces morts sonnent comme un rappel de nos valeurs de solidarité, d’accueil et de fraternité, ce sont bien ces valeurs portées tout au long de notre histoire militante qui nous obligent à nous opposer partout et de manière résolue aux discours de haine égrenés dans la campagne électorale.

Ce n’est pas pour rien si le clip de lancement de campagne de Zemmour montre l’image de notre secrétaire général dans les ennemis désignés. Alors oui nous assumons d’être des opposant·es farouches et résolus au programme et aux idées de l’extrême droite !
Nous l’assumons en appelant aux manifs contre le fascisme et le racisme mais aussi en organisant et soutenant les luttes des travailleur·euses sans papier comme celles du mois de novembre en région parisienne, qui ont permis d’obtenir la régularisation de toutes et tous (grève coordonnée et victorieuse de 300 travailleur·euses sans papiers dans 11 entreprises franciliennes, pour la régularisation et l’amélioration conséquente des conditions de travail).

La CGT a mis en lumière, depuis plusieurs années, que des pans entiers de l’économie ne pourraient fonctionner sans les travailleuses et travailleurs sans papiers. La pandémie et le confinement ont accentué cette réalité. Parce qu’ils sont travailleurs sans papiers, ils subissent des discriminations multiples, des conditions de travail dégradées et les contrats les plus précaires.

Les régulariser, c’est se battre contre le travail dissimulé, contre la précarisation de la société et tirer les conditions de travail de tout le monde vers le haut ! Face aux fantasmes sur l’immigration, nous réaffirmons le principe de réalité, d’égalité et d’unité du salariat. Les travailleurs·euses migrants font partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays et ils ne doivent être ni ignorés, ni méprisés !

Plus généralement, à l’heure où les discours racistes et xénophobes se multiplient, où la détresse de milliers de personnes est utilisée à des fins de stratégie politique de haine, les forces progressistes doivent avoir une parole claire et forte sur la question de l’accueil de ces enfants, femmes et hommes aujourd’hui menacés de mort.

Si l’émigration est souvent le prix d’un arrachement de populations dévastées, nous affirmons en effet qu’aujourd’hui il est nécessaire d’accueillir dignement et de façon solidaire celles et ceux qui ont cherché refuge dans nos pays. Cela peut être une chance pour les pays d’accueil, d’abord sur le plan économique mais aussi parce que l’histoire montre que toutes les sociétés sont le produit de la richesse de circulations permanentes de populations.

Frédéric Moreau
Co-secrétaire académique Versailles

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