Au rectorat, beaucoup de temps et d’argent au service d’une transformation à la mode Blanquer/Macron

Dès l’automne dernier, toujours au cœur de la crise sanitaire, il était devenu urgent pour la rectrice de « la première académie de France » de se montrer à nouveau bonne élève du ministre Blanquer. Pas de temps à perdre sur le front des réformes.

Nous vîmes donc arriver une ribambelle de projets ronflants : le projet académique 2021 2024 et sa « communauté apprenante », la « feuille de route RH » et son verbiage incompréhensible, le « village Lesseps », la semaine du développement durable et ses visites de jardin potager  sponsorisé par Nature & Découvertes…

Plus concrètement début 2021, plusieurs services ont été invités à travailler à la transformation numérique du rectorat, sous la supervision de la direction interministérielle de la transformation publique (DITP). L’occasion pour nous de constater que, oui, de l’argent il y en a , pour payer grassement des cabinets de conseil à nous suggérer les méthodes et outils des entreprises  privées, parfois jusqu’à l’absurde. Serveurs vocaux interactifs déshumanisants, feuilles Excel  pour rédiger de simples courriels, plateformes de communications conçues à la va vite pour  respecter l’agenda de la rectrice et de la DITP : que de temps, d’énergie et d’argent dépensé pour  des choses inutiles, non prioritaires ou carrément néfastes.

Car tout ceci, malheureusement, n’améliore en rien les conditions de travail et de rémunération des personnels, ni d’ailleurs les relations du rectorat avec ses « usagers », personnels des  écoles et des établissements scolaires.

Les locaux vétustes et exigus, les logiciels de gestion dépassés, le surcroît de travail qui oblige certains collègues de la DPE à travailler les samedis de mi août à mi septembre pour assurer l’affectation et la rémunération des enseignants contractuels, le prix du repas à la cantine qui a beaucoup augmenté à la rentrée suite au changement de prestataire, les rémunérations des personnels qui elles n’avancent pas : voilà ce qui devrait être les vraies priorités au rectorat !

Mais à la place, en cette rentrée, les chefs ont à leur disposition un nouveau « lab » et des salles  de réunion flambantes neuves : la galerie des glaces, le potager du roi et le Grand Trianon. Tout  va bien madame la Marquise.

De ces sujets de mécontentement, comme des enjeux interprofessionnels de la journée du 5 octobre, une trentaine de collègues réunis à l’invitation de la CGT en heure d’information  syndicale le 1er octobre en ont parlé. Au rectorat aussi, il est urgent de se réunir pour s’organiser et réagir, toutes et tous ensemble !

Valentin Gaillard

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